« L'art est fait pour exprimer la beauté et le caractère. La sensibilité vient après et l'art peut parfaitement s'en passer ; c'est même tant mieux pour lui quand il s'en passe. » Camille Saint-Saëns
Si Camille Saint-Saëns (1835-1921), compositeur, organiste virtuose est considéré par ses contemporains comme le musicien le plus « intelligent » de France dans la seconde moitié du XIXème siècle, son œuvre a cependant souvent été taxée de brillante mais froide. Aussi précoce que Mozart (le jeune Camille aurait composé pour la première fois peu après son troisième anniversaire), il fut le maître d'œuvre d'une musique claire, élégante, parfaitement proportionnée et d'une technique toujours impeccable. Virtuose génial, l'organiste serait-il dénué de sensibilité ?
Il suffit d'écouter le cinquième concerto pour piano, dit « égyptien » pour se défaire de cette idée....
Dans ce concerto, le compositeur convalescent a, de toute évidence, succombé aux charmes des contrées lointaines. Ce concerto sonne comme une véritable invitation au voyage, peignant un tableau qui n'est pas sans rappeler l'invitation poétique de Charles Baudelaire.
Contraint par son état de santé vacillant de quitter régulièrement Paris, Camille Saint-Saëns prend le chemin de l'Afrique du Nord. Le concerto « égyptien » a en effet été écrit lors d'une des fréquentes villégiatures hivernales que le compositeur faisait en Égypte pour échapper aux brumes de Paris. Le pays des pharaons semble être un de ses lieux de prédilection, propice à quelques partitions fameuses, ce qui n'est pas pour déplaire aux mélomanes.
Ce concerto apparait comme une œuvre très descriptive, inspirée par les sons et les images. Tout comme Baudelaire, faisant appel à tous les sens, la musique frappe ici par sa puissance imaginative. Rappelons que l'image a joué un rôle considérable dans l'œuvre de Saint-Saëns, puisqu'il a composé pour le théâtre mais aussi, dès 1908, pour le cinéma (pour le film L’Assassinat du duc de Guise), faisant de lui un pionnier en la matière : en sortant la musique de sa tour d'ivoire, le compositeur initiait une tendance promise à un brillant avenir.
D’inspiration « arabisante » dans certains de ses thèmes, le cinquième et dernier concerto pour piano de Saint-Saëns est esquissé à Louxor en 1895 avant d'être créé un an plus tard par l’auteur lors d’un concert qui célébrait le cinquantenaire du compositeur comme pianiste virtuose.
Dans le livret Decca, James Harding décrit ce son et lumière dans des termes qui lui sont propres :
Jugez vous-mêmes....C'est Sviatoslav Richter (encore !) qui est au piano dans le denier mouvement (final) du concerto.
Il suffit d'écouter le cinquième concerto pour piano, dit « égyptien » pour se défaire de cette idée....
Dans ce concerto, le compositeur convalescent a, de toute évidence, succombé aux charmes des contrées lointaines. Ce concerto sonne comme une véritable invitation au voyage, peignant un tableau qui n'est pas sans rappeler l'invitation poétique de Charles Baudelaire.
« Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l'ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
À l'âme en secret
Sa douce langue natale. »
Contraint par son état de santé vacillant de quitter régulièrement Paris, Camille Saint-Saëns prend le chemin de l'Afrique du Nord. Le concerto « égyptien » a en effet été écrit lors d'une des fréquentes villégiatures hivernales que le compositeur faisait en Égypte pour échapper aux brumes de Paris. Le pays des pharaons semble être un de ses lieux de prédilection, propice à quelques partitions fameuses, ce qui n'est pas pour déplaire aux mélomanes.
Ce concerto apparait comme une œuvre très descriptive, inspirée par les sons et les images. Tout comme Baudelaire, faisant appel à tous les sens, la musique frappe ici par sa puissance imaginative. Rappelons que l'image a joué un rôle considérable dans l'œuvre de Saint-Saëns, puisqu'il a composé pour le théâtre mais aussi, dès 1908, pour le cinéma (pour le film L’Assassinat du duc de Guise), faisant de lui un pionnier en la matière : en sortant la musique de sa tour d'ivoire, le compositeur initiait une tendance promise à un brillant avenir.
D’inspiration « arabisante » dans certains de ses thèmes, le cinquième et dernier concerto pour piano de Saint-Saëns est esquissé à Louxor en 1895 avant d'être créé un an plus tard par l’auteur lors d’un concert qui célébrait le cinquantenaire du compositeur comme pianiste virtuose.
Dans le livret Decca, James Harding décrit ce son et lumière dans des termes qui lui sont propres :
« lumière de l'aube soudain aveuglante, coassement des grenouilles du Nil, chants qui s'élèvent des dahabiehs remontant les eaux bleues du fleuve ».En termes musicaux, le finale où s'entend la pulsation des machines du navire ramenant le voyageur en France, s'ouvre par un rythme saccadé où le piano répond à l'orchestre par une descente vertigineuse aux accents orientaux. Le rythme, « d'abord appuyé, prend une grâce fluide et finit par se perdre en un plaintif pas de danse avant d'émerger à nouveau dans un sonore tutti » (Harding).
Jugez vous-mêmes....C'est Sviatoslav Richter (encore !) qui est au piano dans le denier mouvement (final) du concerto.
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